MA VIE D’ENTREPRENEURE
Mon inspiration, mon moodboard
23.03.2018
Si le temps de création n’est pas le plus étendu lorsque l’on monte sa marque de prêt-à-porter, il arrive un moment où l’investissement en carrés Comté et feuilles Canson doit bien faire un retour. Après une première collection « La Nouvelle Parisienne » et un sacré nombre d’étapes de création et de mise en jambe, petit scoop : je dessine les prochaines pièces d’une future collection… Ô bonheur, ô joie !
Chaque créateur a son protocole créatif, ses petites habitudes, ses manies pour esquisser ce qui sera ensuite une sculpture de tissus, un assemblement de pans et de coupes.
A quoi ressemble mon moodboard (« tableau d’humeur » ou « tableau de tendances ») ? Qu’est-ce qui m’inspire ? J’aimerais vous entrouvrir la porte sur mon protocole actuel, à la fois par plaisir de partager ce qui est une activité particulièrement solitaire mais également pour présenter mes coups de cœur en termes d’expos ou d’icônes de mode actuelle à suivre absolument.
La présentation du moodboard
Sans doute pour des raisons d’organisation, je ne dédie pas encore un mur au moodboard. Mais ça ne saurait tarder et je conseille vivement cette présentation, plus aérienne et visuelle ! En attendant de dégager mes murs, je travaille en ce moment avec un classeur que je remplis de pages de magazines, de silhouettes, de croquis, de commentaires. Je remplis également un dossier sur mon PC avec des captures d’écran, des photos piochées lors de mes navigations sur Internet ou Instagram. A vous de choisir : digital ou papier ?
Les magazines
Je l’admets : je suis vieille à l’intérieur, je collectionne les magazines à une époque où on les lit moins. J’aime le papier glacé, les campagnes de pub affichées sur des doubles pages graphiques, débordantes de couleur, de corps normatifs plus ou moins racoleurs. La mode pour moi, c’est comme de la grande cuisine que j’aime savourer avec les yeux.
Résultat, mon chez-moi, c’est un kiosque de rue, avec une sélection omnivore qui s’est affinée avec le temps et la maturité. Ne restent que les Glamour Paris que je lis depuis mes 17 ans (13 ans !!!) – le prix new-yorkais de 7 dollars le numéro n’a pas effrayée ma fidélité – ainsi que les Vogue de tout bord pour les sublimes pages d’annonce des plus prestigieuses marques et leurs shootings léchés.
En mode afro, je me constitue également une petite collection d’Afropolitain Magazine et Roots Magazine, mais j’admets me tourner vers le digital et Instagram pour rester au plus près informée de ce qui se fait dans l’univers foisonnant de la mode inspirée de l’Afrique !
Les magazines de décoration, de voyage possèdent de vibrantes photographies devenant rapidement des sources de couleurs, de structures et de paysages qui s’insèrent facilement dans mon imagination !
C’est la nouvelle bible mode ! Il n’est pas nécessaire de décrire plus en profondeur ce réseau social de l’image aux 600 millions d’utilisateurs mensuels en 2017. Le plus : l’accès à toute la créativité à travers le monde ! Le moins : un réseau un peu fouilli où on trouve de tout (de n’importe quoi !). Un guilty pleasure labyrinthique en somme ! Les pépites que j’aime suivre (parmi beaucoup d’autres) :
Patricia Bright, Samyjo Valentine, Golden Connexion, Adenorah, Olivia Palermo.
Une icône mode : Olivia Palermo
L’élégance d’une Parisienne, le goût du risque stylistique et des couleurs en plus : Olivia Palermo, icône mode ultime, si peu connue en France. Socialite newyorkaise (qui d’après la rumeur aurait inspiré le caractère corrosif de Blair Waldorf de la série Gossip girl), Olivia Palermo est une de ces femmes constamment impeccables, au nez affûté pour dénicher les pièces les plus efficaces et les plus élégantes sans jamais tomber dans l’ennui.
Les documentaires de mode
La frénésie d’avant défilé, la biographie d’un grand couturier, le travail des petites mains… Les documentaires sur l’univers de la mode ne manquent pas et demeurent une constante source d’émerveillement. Au-delà du délire voyeur, ils ouvrent une porte sur un mode de la création pas si superficiel. Actuellement, j’en visionne plusieurs par semaine, quitte à les revoir pour conserver mon enthousiasme ! Je vous conseille vivement les immersions de Loïc Prigent, incontournable monsieur mode du journalisme. Youtube regorge également de vidéos de tous les formats et de tous les goûts. Une sélection personnelle à vous conseiller (tous signés Loïc Prigent) :
- Yves Saint Laurent, le dernier défilé
- Le testament d’Alexandre McQueen
- Balmain, the documentary
- Signé Chanel
Les musées et autres expos
L’avis n’est pas partagé par tous : selon moi, la mode c’est aussi de l’art, pas uniquement une fonction technique (s’habiller). A mes yeux, Yves Saint Laurent, Alexandre McQueen ou encore Christie Brown (designer nigériane que j’adore) et bien d’autres sont des artistes à part entière. Où déambuler au contact d’œuvres artistiques si ce n’est dans les musées et autres galeries ? Pour m’abreuver à la source, j’essaye de faire au moins un ou deux musées par moi.
Dernières visites :
Musée Yves Saint Laurent
Galerie Azzedine Alaïa
Exposition du peintre gabonais Kassa Mfoubou à Librairie Galerie Congo
Bonus : les salons textiles (Première Vision, Texworld, Made in Paris, Who’s Next, Tranoï, etc.) et les grands magasins pour les nombreuses pièces créateurs, que l’on peut toucher, essayer, détailler, identifier les détails couture, les coupes structurés. Une mine d’or pour former son regard à ce qui se fait de mieux (j’ai une préférence pour le Bon Marché avec son deuxième étage créateur à la sélection pointue ) !
Voili voilou pour mes sources actuelles d’inspiration, j’aurais pu ajouter les films, les séries et les gens que je croise dans la rue, dans une moindre mesure, plus inconsciente, à vous de trouver les canaux qui excitent votre imagination afin de faire ressortir votre singularité !
Pour le prochain article, retour aux basiques : comment sourcer son atelier de façonnage et ses matières premières !!!