LE QUESTIONNAIRE DE P.

Elise Bouskila,Positive Energy Maker

05.05.2019

L'accent chantant, l'attitude épanouie, elle s'installe à la table en face de moi, prête à partager son rapport à la mode fast ou slow, au féminisme et aux questions existentielles. Elise Bouskila prône la pom-pom therapy, l'inclusivité et le body positive. Tout ce qu'on aime chez Sinaï Yaba. Imaginez donc qu'il me tardait de vous la faire connaître :)

Ta définition de la mode ?


L’enveloppe qui permet de révéler sa personnalité et de se sentir bien. Pendant longtemps j’ai cru que c’était le style qui créait une personnalité. Maintenant que j’ai pris confiance en moi, je vois davantage la mode comme la mise à disposition de pièces que l’on choisit pour exprimer ce que l’on est déjà. C’est à la fois oser être soi-même mais aussi diffuser un message.

Une icône mode classe ?


Frédérique Leininger, la fondatrice de la maison FMK qui crée des tutus sur mesure. Ses tutus sont réalisés à partir de tulles upcyclés, récupérés auprès des maisons de haute-couture. C’est une femme formidable, avec une très belle personnalité.

Une icône mode trash ?


Nicki Minaj ! Pour moi elle est trash uniquement d’un point de vue sociétal, parce qu’elle n’est pas dans la norme, et j’aime qu’elle assume son style, qu’elle s’exprime. Elle est elle-même. Donc, ce n’est pas forcément trash dans le sens négatif.

A quand remonte ton dernier achat de fast fashion ?


J’achète beaucoup en vide grenier et sur les applications de mode seconde-main de type Vinted. J’avoue être encore très fast fashion, mais je consomme assez peu. Mon dernier achat remonte à deux mois quand j’ai acheté une combinaison pour une cérémonie au Casino de Paris.

Ta marque de prêt-à-porter préférée ?


Je n’en ai pas vraiment, donc je dirai quand même H&M parce que c’est surement ce que j’ai de plus. Il y a de tout et je m’achète surtout des basiques.

Ta marque équitable préférée ?


Bonne Gueule, parce que je connais son co-fondateur Benoit Wojtenka et que je suis vraiment admirative de son amour pour les matières.

Ton style vestimentaire en trois mots ?


Rose, pailleté, simple !

Ton rapport à la mode : philosophique ou superficiel ?


Plus philosophique de par mon histoire : quand je suis arrivée en école de commerce, j’ai créé une association dédiée à la mode parce que je croyais être passionnée par ça. C’est là que j’ai pu rencontrer de vrais grands passionnés, et prendre conscience que ce qui m’intéressait en réalité c’était « comment se sent-on lorsqu’on porte un vêtement ? ».  Du coup j’ai plutôt travaillé sur les problématiques de confiance en soi. Cette remise en question m’a permis d’apprendre à m’habiller sans me préoccuper du regard des autres. Je vois la mode comme un plaisir maintenant. Lorsque j’ai quitté La Défense par exemple, j’ai pris beaucoup de plaisir à pouvoir m’habiller en rose avec des paillettes et des baskets flashy haha. J’aime varier les styles en fonction des circonstances, selon mes envies, et le tout sans contrainte.

Ta pièce intemporelle favorite ?


Le jeans, c’est vraiment une pièce que je porte depuis toujours.

Quel ton niveau slow fashion ? Débutant, intermédiaire, expert ?


Intermédiaire, car je consomme peu et j’achète très peu neuf. J’ai vraiment plaisir à chiner des pièces de seconde-main. A présent, quand j’achète quelque chose, c’est une pièce durable que je vais porter tout le temps, jusqu’à l’usure, ou alors qui répond à un besoin bien spécifique. D’ailleurs je cherche plutôt à vider qu’à acheter. Donc, oui intermédiaire par la fréquence de consommation mais encore débutante sur les sujets qui concernent la composition ou la provenance des matières par exemple.

La mode africaine, ça te parle ?


J’aime ! Je pense que c’est assez large « la mode africaine » comme définition, mais j’ai tendance à l’associer au motif wax, que j’adore.

Ta définition du féminisme ?


Pour moi, c’est mettre l’homme, la femme et les non-binaires au même niveau. C’est faire en sorte que chacun ait les mêmes considérations, les mêmes droits et les mêmes avantages. C’est parvenir à gommer les différences qui sont injustifiées et injustifiables.

Avec qui aimerais-tu débattre de la mini-jupe ?


Avec Marion Seclin qui pour moi est une porte-parole emblématique du féminisme moderne.

L'endroit où tu te sens le plus libre en tant que femme ?


Dans ma salle de danse ! Quand j’y suis, je me sens libre d’être moi même, je varie les styles de mouvements et ma féminité peut s’exprimer comme j’en ai envie.

La qualité que tu préfères chez un être humain ?


La bienveillance car il y a plein de notions qui s’y réunissent : la tolérance, l’empathie, l’écoute.

Un défaut impardonnable selon toi ?


Le fait de faire souffrir les gens volontairement, la méchanceté, l’intolérance.

Une femme qui t’inspire ?


Il y en a plein dans tellement de domaines ! J’hésite entre ma maman qui est un maitre de sagesse pour moi, mais ça parlerait moins aux gens qui vont me lire… Je dirais donc Parris Goebel, c’est une grande chorégraphe qui a entre autres créé la Royal Family (ndlr, une compagnie de danse professionnelle). Je la trouve inspirante parce qu’elle a un style bien à elle, qu’elle se permet tout, qu’elle incarne les valeurs que je défends aussi, comme la tolérance. J’aime ce qu’elle fait, ce qu’elle est, je la trouve géniale.

Un homme qui t’inspire ?


Là encore il y en a plusieurs, mais je dirai Antoine BM qui est un entrepreneur français. Son business c’est la vente de formations en ligne. J’ai eu la chance de l’interviewer et c’est quelqu’un que je trouve aussi brillant qu’inspirant. Non seulement il donne des conseils pertinents mais c’est aussi une personne adorable qui a une définition de la réussite à laquelle je m’identifie.

Une héroïne de l'histoire que l'on ne devrait pas oublier ?


Je pense qu’elle n’est pas partie pour être oubliée heureusement, mais je dirais Simone Veil.

Un héros de l'histoire que l'on peut ignorer ?


Christophe Colomb. Quand tu arrives quelque part, n’impose pas ton fonctionnement aux autres.

Un écrivain ou une écrivaine sexiste que tu aimes lire ?


Dale Carnegie, qui a notamment écrit « comment se faire des amis », un livre référence dans le développement personnel. J’ai lu l’édition de 1972 et les formulations de l’époque y sont aberrantes pour notre société d’aujourd’hui. En effet, dans cette version l’auteur ne s’adresse qu’aux hommes et assigne les femmes à un rôle de femme au foyer, entretenue et dépensière.

Tu es née femme, tu l’es devenue ou tu ne l’es pas encore ?


Je suis née femme, je le suis devenue, et je le serai encore différemment demain.

Quel est ton état d'esprit actuel ?


Là maintenant tout de suite, je passe un bon moment, je me sens épanouie, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma place, et je m’y sens bien.

Une faute qui t’inspire le plus d'indulgence ?


L’oubli, parce qu’il peut être provoqué par une multitude de facteurs. J’essaye au maximum de ne pas être vexée par certains oublis.

Quel est ton rêve du bonheur ?


Ma définition du bonheur est majoritairement associée à un sentiment de liberté : liberté financière, de mouvement, de parole, etc. Vivre où je veux, avec qui je veux, tout en profitant de la vie sans contrainte.

Quel serait ton plus grand malheur ?


Je dirais la mort des gens que j’aime mais malheureusement c’est inévitable. Disons donc, d’avoir le regret de ne pas m’être suffisamment écoutée et fais confiance.

Où aurais-tu préféré vivre ?


Au soleil ! Je projette de revivre un jour dans la région marseillaise, voire en Espagne.

Comment aimerais-tu mourir ?


Heureuse, sans douleur et en causant le moins de souffrance possible autour de moi.

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